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Expo au Laboratoire Lomé : 5 femmes s’expriment sur la Liberté 

Dans le cadre de la célébration de son tout premier anniversaire au Togo, l’espace d’art contemporain ultra moderne, le Laboratoire Lomé, honore la femme à la faveur d’une exposition dénommée « ELLES. Femmes Libres », en cours jusqu’au 30 janvier 2016.

Durant toute cette période, la parole est donc donnée à cinq artistes plasticiens féminins à savoir : Ntsiang CoppinA (Cameroun), Cristelle Flagbo (Togo), Améyovi Homawoo (Togo), Sylviane Lévêque (Togo-France) et Sefaan Mabrouk (Soudan-Belgique), qui s’expriment sur la « Liberté », mieux encore leur liberté, à travers leurs plus belles œuvres, un total de quarante-deux (42) magnifiques tableaux qu’elles nous font découvrir.

Avec sensibilité et finesse, ces artistes se veulent « libres »comme elles le désirent, sans contraintes, en réalisant des peintures et des dessins qui reflètent l’identité de chacune d’elle dans toute son individualité, offrant ainsi au public l’opportunité de découvrir que chaque artiste est unique et singulière au travers de sa propre démarche.

L’expo présente donc le travail de cinq artistes femmes ayant comme inspiration leur notion respective de la Liberté.
Si la liberté de la femme constitue un atout du développement, elle joue par conséquent un rôle essentiel pour combattre la misère et l’oppression.

La liberté est un sujet qui touche particulièrement Ntsiang CoppinA, lui faisant penser à la femme rurale et certaines femmes d’Afrique subsaharienne n’ayant pas accès à l’instruction aux décisions quant à l’éducation de leurs enfants ou même au planning familial. Son œuvre est intuitive de par ses techniques mixtes sur supports multiples, toile en bois, collage, incrustation récupération. Née au Cameroun, Ntsiang CoppinA utilise la peinture acrylique et les couleurs primaires. Elle a démarré sa carrière de plasticienne en 2007, vécu 7 années en rance pour ensuite s’installer au Tchad durant quatre années, elle vit et travaille au Togo depuis 2013.

L’œuvre de Cristelle Flagbo, qui est bien connue du public togolais, est toujours aussi forte de sens que de symboles. « Les signes qui parlent » évoque la tant la beauté que ce qui peut se cacher derrière, la notion de l’ombre et de la lumière au sens figuré. Christelle Flagbo surprend une fois de plus par son approche et sa profondeur qui la relève et la confirme au fil de chaque exposition.

Plasticienne depuis toujours, Améyovi Homawoo s’est révélée par ses créations design qui lui ont permis d’exposer dans de nombreux pays. La femme au travers de son quotidien, de ses joies et de ses douleurs, constitue le thème principal et récurrent de l’œuvre d’Améyovi Homawoo depuis ces quatre dernières années, la femme universelle sans aucune notion géographique, d’origine ou de couleur. L’artiste a vu le jour le 5 avril 1975 à Lomé, elle a vécu dans nombreux pays d’Afrique avant de résider au Togo où elle travaille.

Professeur d’art créatif pour adultes et enfants, créatrice de bijoux, Sylviane Lévêque débute sa carrière de plasticienne en 2000. Acrylique, feuille d’or, cire, résine, collage, inclusion, marouflage…, Sylviane Lévêque explore tous les matériaux à la recherche d’effets ou de matières nouvelles avec toujours l’extrême souci de la maitrise, de la technique, de la conservation et de l’éclat des couleurs. La toile de Sylviane exprime l’essence de la vie de la femme dans l’intime et le devoir de l’excellence. Née à Kpalimé le 5 juillet 1965, elle a passé en enfance entre la France et la Cote d’ivoire. Sylviane Lévêque a travaillé durant deux ans au Gabon. De retour de France, elle vit et travaille au Togo depuis 2012.

Le travail de recherches expérimentales en matière du design industriel permet à Sefaan Mabrouk d’inscrire son art sur la toile et sur le papier. C’est une véritable technicienne du trait qu’elle pratique avec une minutie sans faille. Elle a séjourné et exposé au Soudan, son pays natal, en Belgique qui est devenu son pays d’adoption et à Niamey au Niger. Née en 1977, après avoir passé une année au Togo (2014-2015), Sefaan Mabrouk vit et travaille actuellement en Belgique.

« La liberté et le respect sont des valeurs que j’évoque depuis le début. J’essaie de les exprimer et de les trouver dans les choses autour de moi afin de les faire ressortir dans mes peintures. L’art est pour moi, une chose pure, absente de toute influence et intérêt », a-t-elle l’habitude de lancer.

Au cours du vernissage de l’exposition, la Directrice de l’espace, Sandra Agbessi, très intéressée par la question, a également donné la perception qu’elle a de la liberté. « L’art pour moi, c’est la liberté. C’est-à-dire qu’il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts, tout le monde peut trouver sa place. Il n’y a pas de notion de concurrence puisque chaque œuvre est unique, chaque artiste est unique », a-t-elle laissé entendre.

Mme Agbessi a par ailleurs jugé « positif », le bilan des douze mois d’activités du Laboratoire Lomé au Togo, lequel se donne pour mission d’offrir des perspectives à l’art contemporain au Togo et permettre de nouvelles rencontre en offrant une visibilité aux artistes établis et émergents.

« Il n’y a aucun regret à avoir. Je me rends compte qu’il y avait nécessité, que le lieu est bien accueilli. Je trouve qu’en douze mois, de mon expérience, je sais qu’il faut des années pour faire connaitre un lieu en Europe, même dans les pays d’Europe comme la Belgique où j’ai vécu. On est en Afrique, dans un petit pays mais l’accueil tant au niveau des artistes que du public, ce n’est que du positif. Et c’est pour ça qu’on a voulu le célébrer de manière un peu plus spécial et on est motivé à développer », a confié la directrice des lieux.

Pour rappel, l’expo « ELLES. Femmes Libres » est visible dans les locaux du Laboratoire Lomé jusqu’en fin janvier 2016. Le détour en vaut la peine !